Pic de crue

Pic de crue
27 décembre 2021 / Envoi n°4 / Tirage 13x18
Pellicule n°418 /27 janvier 2018
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02 Pic de crue
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La Seine est en crue !

Il y avait déjà eu juin 2016, une belle crue, impressionnante, mémorable à l'échelle d'une décenie, d'une vie de parisien peut-être même, mais sans commune mesure avec 1910.

En juin 2016, je sortais d'une autre décénie, en juin 2016 je visitais le Presbytère, dont la cave était inondée. Si l'on suivait le programme de géographie de sixième à la lettre, on ne parlerait pas des crues de la Seine mais plutôt des crues de l'Yonne. À Montereau, où l'Yonne et la Seine confluent, ce n'est pas la Seine qui apporte le plus d'eau. L'Yonne prend sa source dans la Nièvre et la Seine démarre en Côte d'Or : j'avais assisté à un mariage à Châtillon-sur-Seine, au Château-Marmont qui appartient à la famille de la mariée. Sans que je ne me souvienne s'il s'agissait d'une reproduction ou de l'original, il y avait l'ordre lançant la bataille de la Marne signé de Joffre qui trônait sous une vitrine.

Juin 2016, l'autre crue

La Seine coulait au fond du parc du château, c'est à dire qu'il y avait un vague ruisseau dont je m'amusais de me dire qu'il pouvait dans un de ses ailleurs désorganiser tout un pays. Le Presbytère n'a rien d'un château, c'est une bicoque mal isolée dans laquelle se sont succédés une quinzaine de curés entre la fin du dix-septième siècle et la révolution, dans la cave il y a une source, sûrement liée à la rivière souterraine que l'on ne voit pas mais dont une ligne à haute tension doit approximativement dessiner le lit dans le paysage. Cette rivière souterraine rejoint l'Armançon, qui confluent avec l'Yonne, qui retrouve la Seine à Montereau, et même si l'on ne respecte pas le cours de géographie de sixième, il faudrait être fou pour ne pas voir le lien fluvial entre le Presbytère et Paris.

Depuis le début du siècle, depuis que je suis arrivé à Paris, je rêve de voir une crue comme au début du siècle précédent.